Canadien, c’est comme la pornographie

Deep Throat
Crédit photo : Associated Press, Dave Pickoff

Cet été à la radio, en plus d’avoir troqué Munger et Piquette contre une belle fille et Serge Bouchard, me suis t’amusé à lire plein d’affaires qu’une assemblée de conservateurs aurait pu facilement qualifier d’incitation au gang bang. Parmi ces lectures, s’y trouvaient notamment L’art de jouir, de Michel Onfray, le plus récent numéro de Châtelaine sur l’orgasme en 10 étapes faciles mais surtout, Le Jaguar et le tamanoir, de feu Bernard Arcand. Et vous savez quoi ? Ce livre, en plus de contenir beaucoup de pages, est intéressant.

Oui, car Bernard Arcand s’adonne entre autres à un exercice pas facile, celui de définir Canadien la pornographie. « Ben voyons, Paul, tu peux pas nous parler de pornographie sur le site du Sportnographe ». Tiens, tiens. Un premier aspect de la pornographie se révèle justement ici à nous : la pornographie va de pair avec la censure. Exactement comme Canadien et Donald Beauchamp qui empêchent les joueurs de se confier au micro du Sportnographe.

Autre truc intéressant, Arcand en arrive à la conclusion, avec son style qui était le sien (me semble, en tout cas), que la pornographie, ben on sait c’est quoi quand on en voit. En d’autres termes, c’est exactement comme un attaquant de puissance de Canadien (mettons). Quand t’en vois un sur la glace, tu peux jamais le confondre avec Travis Moen. Évidemment, cette deuxième modalité définitionnelle de la pornographie, selon Arcand, a le défaut de renvoyer à cette idée que tout est relatif, que chaque chose est vraie située dans son contexte. Ouin, pis.

« Alors, la porno, c’est des gros seins qui revolent partout filmés en HD, mon Paul ? » Non, non, t’as rien compris, man. Récapitulons. La pornographie, c’est une notion à géométrie variable avec laquelle les sociétés entretiennent depuis son apparition un rapport de censure, mais c’est d’abord et avant tout une affaire qu’on reconnaît assez vite et qui se distingue du reste au premier coup d’oeil, sans oublier que c’est une pratique qui évolue avec les mentalités.

« Ok, faque finalement, mon ti-Paulo, tout est potentiellement pornographique ? » Exâ. Comme tout match de Canadien peut être bon. Ça dépend de comment t’es en boisson.

Bon, ben sur ce, je cours relire l’excellent Petit traité de l’érotisme de Michel Dorais et je vous reviens avec une analyse freudienne des « euhhhhh » de Jacques Martin.

Heille, quand on y pense, c’est dommage que Canadien soit pas une femme pour vrai.

On reconnecte un moment donné.