Carey Price subit un bombardement, mais parlons d’autre chose à place

Crédit photo : Associated Press, Mark Humphrey
Crédit photo : Associated Press, Mark Humphrey

Depuis que l’on donne dans le photo-roman au Sportnographe, il n’est plus rare de se faire reconnaître coin Langelier et Sherbrooke. « Mon Dieu, Paul, tu habites donc ben dans l’est ». Oui, et j’aime ça. Justement, cela s’est produit pas plus tard que vendredi soir après l’émission. J’étais au Métro pour m’y acheter notamment du pain et des roses quand une vieille dame m’interpelle en me disant : « Paul, vous avez une si belle voix, mais Jésus Marie, cessez de prôner la violence sur votre site internet. » J’ai fait un sourire niais et dans la rangée suivante, j’ai fracassé mon concombre sur le bord de mon panier dans un grand geste théâtral. Oui, car ça me choque. Paul Meilleur-Aucoin est un personnage. Je ne suis pas Paul et Paul n’est pas moi. Son identité est simplement le résultat de la médiatisation de ma voix sur les ondes hetrziennes.

En réalité, moi je pense comme Jean-Paul Sartre, c’est-à-dire que je considère que « la violence, sous quelque forme qu’elle se manifeste, est un échec ». En passant, Jean-Charles, c’est tiré de son essai Situations II paru en 1948.

« Paul, pourquoi t’aimes pas ça la ringuette ? » Ça, c’est ce que me demanda la caissière de chez Métro alors que j’en étais rendu à payer avec ma carte Visa Gold. « Câl$%?& de petite conne, t’as vraiment rien compris, hein. Vas-tu falloir que je te rentre la notion de figure de style à coup de marteau dans tête ? Si tu doutes de ton orientation sexuelle parce que tu joues à ringuette, ben tu mérites juste de pas finir ton secondaire ». Honnêtement, si ma voisine n’avait pas été dans la file, je pense que j’aurais débouché ma bouteille de détergent à lessive et que je l’aurais vidé au complet sur le tapis roulant de la caisse.

T’sé, y’a des limites que je me dis. C’est pas parce que j’écris un texte sur la violence que je suis pro-violence. Regardez Jacques Martin. Il voulait bencher Latendresse hier et pourtant, il est pro-bonnes personnes. Les paradoxes sont partout.

Pis anyway, comme le disait Ben Johnson (l’écrivain anglais, pas le sprinter drogué là) dans son ouvrage Chaque homme a son humeur, « la violence peut avoir de l’effet sur les natures serviles, mais non sur les esprits indépendants. » Dans le fond, ça peut juste y faire du bien à la petite caissière.

Bon, m’a sortir deux minutes, j’ai pu de lait.

On reconnecte un moment donné.