Vous le savez, nous au Sportnographe, on aime ça les citations, et disons que nous en avions ramassé quelques-unes au cours de la dernière année. Vous le savez aussi, nous avons eu quelques problèmes techniques qui nous ont empêchés de diffuser notre émission spéciale de Noël (avec le Père Noël dedans pis toute), et par conséquent, notre super palmarès 2009 des citations sportives pas d’allure.
Eille le monde du sport de Canadien, c’est tout un monde, comme dirait mon ami Réal Munger lorsqu’il fait du remplissage dans un texte sur ce site. En effet, il s’agit d’un monde rempli d’exagération, de victoires morales, et de minutes de pénalités. C’est aussi un monde où les Gui Gui Gui se transforment assez rapidement en chou chou chou.
Mais permettons-nous d’explorer plus en profondeur la nature intrinsèque des huées envers Guillaume Latendresse à l’aide de deux outils : la psychologie et une oreille (si vous en avez deux, c’est encore mieux). Il faut se tourner du côté de la théorie de la frustration pour comprendre le comportement des foules folles. Selon Wikipédia, « Les causes externes de frustration mettent en jeu des conditions en dehors de la personne, comme une route bloquée ou un échange désastreux de la part d’un directeur général mal informé. »
Côté oreille maintenant, vous aurez remarqué que les huées à l’endroit de Latendresse n’avaient pas le timbre habituel. Ça sonnait plus « chouuuu, Guidouuuu, t’es pas bon », comme si la foule voulait se faire accroire que c’était un bon débarras, plutôt que le traditionnel « chouuu, Guidouuu, on va essayer de te déconcentrer pour que t’échappes la rondelle ». De plus, les intellectuels de centre-gauche de la zone « bière en fut qui goûte l’eau », ont scandé le nom de la petite amie de Guillaume, sans doute dans le dessein de l’humilier. Tout ce qu’il nous reste mon Guillaume, c’est de rire de toi, parce que le gars qu’on a obtenu en retour, il est endommagé.
Il est donc clair que l’intelligence de la foule (mettons) a contraint icelle à se dire que la seule façon de faire passer la frustration de s’être fait refiler un citron, c’était de ridiculiser le petit Guillaume et d’avoir comme seule satisfaction celle de se sentir cool. C’est comme ramasser le rejet de la classe dans un casier à la polyvalente. Ça fait du bien, mais dix ans plus tard, on le regrette quand on se rend compte que ce dernier est devenu un homme d’affaire influent, ou a connu trois saisons de 40 buts.
Un chandail autographié par Canadien au complet, même Guillaume Latendresse ? Une toile de Diane Bérubé représentant Canadien du temps qu’il était bon ? Une visite des coulisses du Centre Bell en compagnie de François Gagnon ?
Toutes des choses auxquelles nous n’avons pas accès, au Sportnographe. Vivez notre rêve par procuration en contribuant à une bonne cause, et misez sur ce lot auquel nous sommes associés dans la grande guignolée des médias.
C’était hier le deuxième match de Guillaume Latendresse dans l’uniforme du Wild du Minnesota, une équipe dont on avait à peine déjà entendu parler de. Une belle occasion de voir si Guillaume allait continuer sa chute en enfer après avoir terminé son premier match à -1 dans la colonne des plus et des moins.
La réponse est claire : non. Guillaume a été tout feu tout flamme contre le Colorado en enfilant un but dans une victoire de son équipe. La chimie s’est installée entre Guidou et Owan Nolan, qui n’est pourtant pas reconnu comme un joueur scientifique (la pognez-vous?). C’est Robert Gainey qui doit capoter.
Parce que pendant ce temps, Benoît Pouliot terminait à +2 dans la colonne des hot-dogs, n’occasionnant aucune chance de marquer, seulement des problèmes gastriques. Pouliot est visiblement quelqu’un qui ne met pas tous les efforts pour faire gagner son club. Il a eu sa chance, mais ne l’a pas saisie.
Net avantage au Wild, donc. Qui a dit que Gainey ne faisait que des échanges géniaux ? Encore une fois, il fait la preuve que Canadien est un lieu où il fait bon faire semblant d’être pas bon pour se faire échanger afin de connaître une saison de 50 buts sous le chaud soleil de Philadelphie.
C’était hier le premier match de Guillaume Latendresse dans l’uniforme du Wild du Minnesota, une équipe très à la mode depuis une semaine. Une belle occasion de voir si Guidou allait en profiter pour prendre son envol et éclore (ce qui ne fonctionnerait pas pour un oiseau, mais qui est commun dans le monde du hockey).
La réponse est claire : non. Selon les experts qui sont abonnés à un poste de télévision du Minnesota, Guillaume a joué 14 minutes au sein du troisième trio, terminant à -1 et n’amassant pas de point. Rien d’extraordinaire ici. C’est le directeur général du Wild qui doit être dans tous ses états.
Parce que pendant ce temps, Benoît Pouliot conserve une fiche de zéro dans la région des plus et des moins depuis qu’il est avec Canadien, en plus de n’avoir pas encore été relégué au troisième trio. Fait exceptionnel, Pouliot n’a commis aucune erreur en zone neutre, et n’a pas pris de punition douteuse. Nous avons aussi appris que Pouliot avait eu un méchant bon deal sur un sofa avec pas d’intérêt pendant 20 ans, et qu’il pourra continuer de soustraire les plus et d’additionner les moins, assis dessus, pendant le match contre le Washington.
Net avantage à Canadien donc. Qui a dit que Robert Gainey ne faisait que de mauvais échanges ? D’ailleurs, n’est-ce pas Gainey qui a acquis Josh Gorges en retour de Craig Rivet ? Et qui est venu « démontrer de l’intensité, de l’engagement » dans une scarmouche avec Cammalleri à l’entraînement ? Oui, Josh Gorges.
Mes premières pensées suite à l’échange au Wild du Minessota du gros 84 de Canadien vont à Annie Villeneuve, qui vient de voir son avenir avec Guillaume Latendresse dans une banlieue nord de Montréal tomber à l’eau. Pour le reste : Bob, voyons donc, sacrament!
Bon.
Vous me connaissez, je n’ouvre jamais la bouche sans avoir googlé au préalable ce que je pense dire; ce que mes collègues, visiblement, ne font pas. La preuve, c’est que quelques minutes après l’annonce de l’échange, j’entendis Piquette beugler à Munger que Pouliot, au moins, est québécois. Évidemment, je m’empressai d’y montrer dans face qu’il n’était rien de moins qu’un cave : Benoit Pouliot est un bloke de l’Ontario. Or, si ce n’était que ça… Mais malheureusement, ti-Ben est pas mal plus mal amanché que ça. Oh que oui, dirait MC Gilles.
Chiffres de la période, complémentaires, numéros de téléphone, on le sait, les gens aiment les chiffres. Ben justement, on va comparer ceux de Latendresse et de Pouliot, din coup que ça servirait mon propos. Dans la ligne nationale, Latendresse affiche à date une moyenne de 0,36 point par match, ce qui lui a valu au Sportnographe le surnom de jambon cuit, alors que du côté de Pouliot, ben comment dire, c’est encore pire : 0,27 point par match. Je me permettrai de le traiter de baloney, question de lui souhaiter la bienvenue.
« Mais c’est pas juste, le bloke a joué seulement 65 matchs dans la ligne alors que Latendresse en a disputé 232. » Bon, c’est quoi là, vous remettez en question le concept sociologique de moyenne, à matin? Pas de trouble, on va regarder leurs chiffres bruts respectifs dans le junior, inque pour voir.
La dernière saison de Pouliot dans la OHL en fut une de 65 points alors que Guillaume fit beaucoup mieux dans la LHJMQ, avec 83 points. Évidemment, vous me direz qu’on est loin de René Corbet qui, lui, lors de sa dernière saison junior avec le Voltigeurs, en 1992, avait cumulé 148 points, soit le total de Latendresse et Pouliot. Vous pouvez vérifier, 83 et 65 donnent vraiment 148. « Excellente observation, mais Corbet joue maintenant en Allemagne ». Je sais. L’affaire, c’est qu’il a été repêché par le Nordiques.
« Hmm, dernière chose, Paul. Émile Girard de chez Fanatique a twitté ceci suite à l’échange Latendresse-Pouliot : Wow! Wow! Wow!!! Guillaume Latendresse échangé pour Benoit Pouliot (Wild, 4e choix overall en 2005). T’sé, Émile a raison, Pouliot c’est toujours ben un 4e choix au repêchage. » Ben comme il semble connaître son hockey, veux-tu demander à Émile ce qu’il pense d’Alexandre Volchkov, un 4e choix au total par Washington en 1996 qui est probablement devenu électricien dans son pays? Tu lui demanderas aussi ses impressions sur Pavel Brendl, également un 4e choix au total, mais en 1999, par le Rangers. Il joue maintenant pour le Nizhny Novgorod Torpedo.
Honnêtement, si ce n’était pas que je suis payé au mot, j’en aurais simplement écrit 4 pour cet article : moi, je l’aimais Guillaume.
Té cas. Annie, tu m’appelles anytime pis je m’arrange pour passer te voir. La dernière fois, c’était vraiment cool.