Cristobal Huet
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Où est la défense ?
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Il en était hier dans l’entourage restreint du Sportnographe pour réclamer un titre juteux à cet article : « Canadien fera les séries de justesse ». C’est que selon Normand Leblond, expert de la formule-choc, nous en sommes au moment de la saison où la flanalette s’effoire, perd plusieurs matchs de suite, et fait les séries sur la fesse, comme on dit. Heureusement qu’il y a Jacques Demers pour nous annoncer deux coupes Stanley dans les prochaines cinq années : la première d’ici deux ans avec le « vieux capitaine » Saku Koivu, et la seconde quand « Jim Carey » Price prendra les commandes du filet de l’équipe.
En parlant de gardien de but, le flegmatique français s’est fait hier expulsé intentionnellement de la rencontre par son coach. Ici au Sportnographe, nous sommes plutôt d’avis qu’il eut fallu envoyer au vestiaire l’entière brigade défensive de l’équipe. Ce n’est pas David « face de pet » Aebischer, avec la tête dans le net et seules les fesses pour suivre le jeu qui aurait pu changer quelque chose (si on parle beaucoup de fesses aujourd’hui, c’est pour attirer plus de vieux cochons par l’entremise de Google). N’empêche que même s’il est le meilleur de la ligue, on peut s’interroger sur la qualité de gardiennage de Huette puisqu’il nous semble que l’an dernier, le cerbère ne faisait que des blanchissages, alors qu’il en a très peu cette année.
Tout ça pour dire que Canadien s’est fait planter malgré qu’il aurait dû être mu par le désir de vaincre pour son entraîneur-chef qui avait besoin de cette victoire pour être invité au match des étoiles. Vous savez que nous du Sportnographe, on a tendance à penser que peu importe l’occasion, les joueurs du tricolore devraient avoir l’envie de remporter la victoire, mais bon, c’est quand même honteux de s’affaisser ainsi quand son coach a le plus besoin de soi. Il reste qu’on peut tout mettre sur le dos des arbitres qui ont complètement changé l’allure du match suite à une décision qui n’aurait pas dû être décidée (mettons). Oui, c’est la faute aux arbitres si après deux périodes, d’un commun accord, les membres du conseil d’administration du Sportnographe ont fermé Canadien pour se pencher sur un vieil épisode de Chop Suey (saviez-vous qu’un personnage de cette émission a pour patois le nom « trotskiste » ?)
Dans un autre ordre d’idées, deux questions ont émergé hier au courant de la rencontre. Premièrement, est-ce que « rythme » et « tempo » veulent dire la même chose ? On avait déjà statué qu’il ne faut pas confondre « tempo » et « momentum », mais hier Pierre Houde a paru insinuer que « rythme » et « tempo » étaient synonymes. Faudra investiguer. Deuxièmement, dans un match se terminant 5 à 1, est-ce que le cinquième but est vraiment le « but d’assurance », comme l’indique Yvon Pednault, ou bien le quatrième but ne devrait-il pas plutôt l’être ? Peut-il y avoir plusieurs buts d’assurance ? Pensez-y…
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On a joué avec beaucoup de despération.
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Un autre épisode de la légendaire rivalité Canadien – Panthères se tenait hier à Montréal alors que la Flanalette affrontait l’équipe de l’heure dans la partie méridionale du classement de la division Est. Il convenait d’être toutefois prudent du côté des joueurs de Canadien, puisqu’encore une fois, celui-ci faisait face à une équipe qui joue d’un bout à l’autre de la partie. Carbo l’a dit : « on savait que c’est une équipe qui joue de la 1re à la 60e minute ». Il s’avère que selon plusieurs observateurs qui sont rémunérés pour étudier les questions sportives, le fait de se donner à fond pendant 60 minutes est toujours la principale qualité des adversaires du Tricolore. Ça a l’avantage d’être difficilement réfutable…
N’empêche qu’un analyste sportif qui s’y connaît en matière de poulet thaï a jugé que nous avons hier eu droit à un match soporifique et à une performance indigne de Canadien. Bon, il ne l’a pas tout à fait formulé comme ça, mais le comité de révision du Sportnographe s’est permis de revoir en profondeur la syntaxe et le choix des mots pour ne pas être obligé de reproduire ici les onomatopées originales. De toute façon, lorsque l’on considère la pénurie de crédits qui sévit présentement au sein des interventions de Jacques Demers, on ne peut que constater que ça ne va pas trop trop bien pour Canadien.
Sergeï « Farfadet » Samsonov n’en finit plus de tourner en rond, tellement que lorsque vient le temps de prendre un lancer, les étourdissements réduisent à néant le peu d’adresse qu’il possède et le condamnent à ne même pas passer près de la deuxième couronne du filet. Si ce n’était que Farfadov. Voilà que Ryder, qui cumulait jadis les buts rebuts, est incapable de l’enfiler et revient à son statut de joueur surestimé de l’époque où il mangeait la rondelle (après un bref passage dans la catégorie des joueurs sous-estimés). Ces deux-là sont tellement en difficulté qu’on les reconnaît sur la patinoire malgré le port du chandail vintage dont on ne voit pas le numéro. C’est dire.
Dans un autre ordre d’idée et comme nous avions accumulé un peu de crédit et deux ou trois chapeaux pour une pareille occasion, il faut lever le crédit et donner le chapeau au cousin Cristobal Huet qui a encore une fois disputé un fort match. À cet effet, une petite campagne médiatique (qui n’est en rien comparable à celle autour de Steve Bégin) s’est organisée pour déplorer l’absence du gardien de Canadien dans la liste des joueurs admissibles au match des étoiles de la Ligne Nationale. Évidemment, les promoteurs de cette campagne sont les mêmes qui criaient sur tous les toits en début de saison que Huette n’était qu’un feu de paille. Heureusement qu’ici, au Sportnographe, on ne change (presque) jamais d’idée.
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On ne le dira jamais assez, mais on ne comprend pas vraiment pourquoi : il est important de jouer 60 minutes et au moins trois périodes au cours d’un match de hockey. En effet, on peut admettre sans trop se tromper que le fait de jouter pendant tout le match n’est pas dénué d’intérêt lorsque l’objectif est d’emporter la victoire, mais est-il vraiment nécessaire de le rappeler ? Canadien devrait pourtant savoir que le fait de n’être pas payé à l’heure n’empêche en rien la nécessité de se donner à fond, tout le temps. De fait, à moins que l’on ne se trompe, c’est à peu près la seule chose sur laquelle le joueur de hockey doit se concentrer. On peut donc être étonné ou même surpris d’entendre Craig Rivet expliquer que « la plus grande force de cette équipe [le Buffalo] est qu’elle travaille sans relâche »…
Il faut dire qu’avec la façon dont Canadien jongle avec les impondérables, il peut se permettre certains relâchements. On en veut pour preuve un des plus spectaculairement représentatif « but rebut » de la saison offert par Radek Bonk mercredi dernier. Les conditions étaient si bien réunies, que même un Kovalev (à considérer aux fins de cette leçon, comme un exemple de joueur éclatant), n’aurait pu l’enfiler plus joliment.
N’empêche que les impondérables étaient du côté de Canadien mercredi non seulement parce que les conditions gagnantes de « buts rebuts » étaient au rendez-vous, mais aussi parce que les arbitres étaient du bon bord et que Huet était en grande forme. Bon, on peut assez facilement pondérer l’apport de Huet : .932. Néanmoins, il a ici été prouvé à maintes reprises que les analystes sportifs qui possèdent de plus puissantes calculatrices à énergie solaire que le département de comptabilité du Sportnographe ne reculent pas devant la possibilité de pondérer les impondérables.
Pas plus d’ailleurs qu’ils ne rechignent à citer hors contexte afin de donner du punch aux titres qu’ils donnent à leurs articles (ce qu’ici nous faisons aussi, mais avec transparence). Par exemple, il n’était probablement pas venu à l’idée de Sheldon Souray de comparer Cristobal Huet à Martin Brodeur avant qu’un journaliste ne lui susurre dans le creux du casque trop grand que « Huet ressemble passablement à Brodeur ». « Effectivement » a répondu Souray, « il me rappelle Martin ». Et voilà, ne restait plus qu’à éditer un peu la phrase pour la faire fitter dans le Journal de Montréal : « Sheldon Souray : Huet me rappelle Brodeur ». Faudrait engager ce journaliste.
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Il était assez spécial de voir hier Cristobal Huet interrogé sur les ondes d’un média concurrent par un journaliste qui le vouvoyait. Faut-il être plus poli parce que le Cousin est, justement, un cousin ? Non, mais serait-il pensable de voir, disons Michel Villeneuve, dire à Steve Bégin : « Vous Steve, avez-vous déjà dit à Richard Zednik de tenir son bâton à deux mains ? ». Lorsque le Sportnographe aura enfin débusqué une passe pour le vestiaire de Canadien sur e-Bay, soyez assurés que nous utiliserons le « vous » pour interpeller l’ensemble des trois ou quatre francophones de l’équipe. Évidemment, nous nous attendrons au même type de respect en retour.
Tout ça pour dire qu’au cours de cette entrevue, et des autres que Huet à donné, le maigrelet français nous a semblé peu chaud à l’idée de se prononcer sur son avenir à Montréal, soit parce qu’il n’aime pas la place, soit plus probablement parce qu’il veut faire chanter un peu son employeur potentiel. Or, les médias qui savent sans doute plus que nous comment interpréter toutes les subtilités du comportement langagier des professionnels sportifs, ont rapporté que Huet aime Montréal et veut y rester, c’est aussi clair que ça.
Lesdits médias traditionnels ne cessent d’ailleurs depuis deux jours de spéculer autour de l’incommensurable salaire que réclamera et méritera le Cousin en regard des trente matches qu’il a disputés chez Canadien. Il ne faut pas oublier que contrairement à plusieurs, Huet est en mesure de lire le français et que les articles des éminents analystes vont sans doute lui faire réaliser la valeur hypothétique de son humble personne. Que d’insouciance ! Le Sportnographe, dont la crédibilité n’a d’égale que l’absence d’objectivité, allègue quant à lui qu’au contraire, Cristobal Huet ne vaut pas grand-chose. Cristo, si tu lis ceci, ou devrais-je dire, si vous lisez ceci, sachez que vous et de la chnoute, c’est la même chose, et qu’il serait avisé d’accepter un tout petit contrat pour que Robert Gainey aille chercher Jason Arnott.
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Même si certains ont déjà statué que Cristobal Huet n’était pas « un gardien à réflexes », il convient de dire que le Cousin a la mitaine assez réactionnaire. Pour cela, il faut donner le crédit au frangin de Huette et à ses potes qui dans leurs jeunes temps, se plaisaient à décocher des balles de ping-pong sur la poitrine imberbe du gamin. On laisse la parole à un ami grenoblois du gardien :
« Dès qu’on était chez Cris et Antoine, on se mettait à la table de ping-pong, explique Christopher Le Pers, ami d’enfance (et encore) de Cristobal Huet. On s’est toutefois lassé de jouer normalement. On a finalement inventé un jeu un peu con où on se plaçait torse nu à un bout de la table tandis que les autres essayaient de nous allumer en tapant les balles le plus fort possible sur nous ! »
Le jeu se poursuivait avec des « flèches de papier roulé » (oui, oui) cherchant à se blottir sur le corps en formation du Cristo de l’époque :
« Aussi con que le jeu puisse paraître, Cris était un des meilleurs, dit Antoine. La sarbacane, avec des pailles pour tirer des flèches de papier roulé et des masques de ski pour se protéger, était un autre de nos jeux préférés. Je ne sais pas si vous le savez, mais des flèches de papier glacé, ça fait mal. Je présume que ça l’a un peu immunisé contre les palets (rondelles) ! »
Est-ce que les arrêts du Cousin avec Canadien ont un lien direct avec le fait qu’il était un Jackass avant l’heure ? Difficile de réfuter cette hypothèse. C’est dans le dossier « Sur les traces d’Aebischer et de Huet » du Journal de Montréal qu’on apprend les détails de ce merveilleux conte de fées, de même que plusieurs autres éléments essentiels qui aident à comprendre les personnages que sont les deux gardiens de Canadien.
Si Cristobal Huet était destiné à devenir professeur d’éducation physique, Aebischer, lui, avait plutôt l’ambition d’être installateur en chauffage et perfectionnait la maîtrise de son biscuit entre deux shifts chez Sulzer Chauffage. Bref, pas facile la vie de joueur de hockey dans l’Hexagone, comme chez les Suisses. Heureusement qu’ici, les joueurs possèdent tous les moyens pour ne pas s’éduquer, et qu’on peut s’attendre à des entrevues relevées entre les périodes pour encore plusieurs années !
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Le Sportnographe a pris son courage à deux mains ainsi qu’une fraction importante de ses revenus publicitaires pour faire l’acquisition d’un magazine de très faible qualité qui, on vous l’a dit, pourrait être le déclencheur de la descente aux enfers du Cousin. Le premier constat que l’on puisse faire à la suite de la lecture des entrevues avec le frère, la mère et le père de Cristobal Huet réside dans leur indéfinissable inintérêt. Quand les extraits sur lesquels le magazine met l’accent sont : « J’ai commencé à jouer avant Cristobal » et « Cristobal a pris les moyens pour réussir », il faut se demander s’ils n’auraient pas simplement dû se contenter de mettre de plus grosses images.
On y apprend tout de même que selon Antoine, le frère de Cristobal, la réussite de ce dernier est étonnante, qu’on ne pouvait vraiment pas s’y attendre, et que son succès est dû au fait que le gardien de Canadien est le « genre de personne à saisir les chances qui se présentent à lui ». Bref, Huet est juste un maudit chanceux. Heureusement que nous avons Aebischer.
Sinon, outre l’encadré intitulé « Huet = hot », qui rappelle les statistiques du gardien, pas grande chose à dire de plus. Dominique, le père du chanceux, nous avoue toutefois ne pas trop en revenir : « Une caricature parue dans un journal montréalais nous a fait sursauter récemment : elle montrait quelqu’un qui remplaçait la statue de Jacques Cartier par celle de Cristobal ». On imagine très bien le père et le fils devant leur webcam se marrer un peu du fanatisme des colonisés…
En attendant un vrai article de fond du Sportnographe sur l’influence du gardien français sur le vote souverainiste (par exemple) ou une entrevue exclusive avec la cousine de l’épouse de Huette, notons la première victoire (6-4) du coquet Théodore avec le Colorado où il s’en est fait enfiler quatre en 25 lancers. On s’en ennuie déjà.
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C’est avec tristesse que le Sportnographe a découvert, hier, que le conte de fée du beau Cristo tire malheureusement à sa fin. C’est effectivement lors d’une visite quotidienne chez notre pharmacien préféré (qui se trouve, en plus d’être celui qui nous fournit des crèmes médicamentées nécessaires, à être quasiment comme un ami) que nous sommes tombés sur un document faisant état de la proche chute de notre Français de choix.
Comme vous le savez déjà tous et toutes, le fin de José Théodore, que l’on félicite d’ailleurs pour son premier match devant le filet du Colorado où il a su couper de moitié sa fameuse fiche de 6 buts par match alors qu’il s’en est juste fait rentrer 3, s’est amorcée par sa présence dans les médias nationaux. D’abord sur la couverture des magazines d’informations sérieux tels que le 7jours et/ou Dernière Heure pour terminer finalement sa course dans le Allô Police et autres publications scientifiques réputées après un passage dans tous les autres médias de masse possibles et existants.
Le beau José a alors commencé à se trouver pas mal beau, ce qui a conduit à plusieurs scènes disgracieuses telle que le port de la broche orthodontique et autres attributs visant à rétablir son visage symétriquement parfait. C’est ce faisant qu’il a débalancé sa structure athlétique et a commencé à goaler comme un poireau.
Ce document que nous avons aperçu hier, sournoisement placé au-dessous du comptoir caisse, et dont on peut apercevoir le contenu dans l’image ci-dessus, est donc une preuve tangible que les succès de Cristobal Huet n’auront été que de courte durée. Le bleu-blanc-rouge est donc pris dans l’engrenage fataliste qui le mènera à être échangé au Colorado dans les prochaines années.
Si nous avions un conseil à donner à Bobby Gainey, ce serait celui-ci : la journée où Cristobal reviendra au Centre Bell avec du métal dans la bouche, ce sera le moment pour Canadien de passer un petit coup de fil à Pierre Lacroix. Avec de la chance, il aura encore un peu de valeur.