Mike Ribeiro, chef de gang

Il fut une époque où tout souriait au Sportnographe. D’accord, seules 36 personnes visitaient le site quotidiennement, et le Baron n’avait aucun ami Facebook, mais nous sortions d’un creux historique causé par le lock-out dans la Ligne Nationale, et pouvions compter sur les trois amigos pour faire nos choux gras et notre jambon à l’ananas.

Puis un jour, Pierre Dagenais se chicana avec le p’tit Jésus et perdit son poste de spécialiste de la fusillade. Peu après, José Théodore tombait dans ses marches parce qu’il n’avait pas mis de garnottes sur le dos d’icelles, et alla se fourrer le nez dans « l’enfer du mal » (ainsi qu’à d’autres endroits moins fréquentables). Puis le dernier amigo, Michel Mike Ribeiro était échangé contre un Jambon catégorie ’A’ parce qu’on n’aimait plus ou moins sa façon de porter la calotte et le chandail dans les culottes.

Un peu plus d’un an après les faits, le Sportnographe n’a pas tenté une seconde d’aller tâter le pouls du Ribeiro à Dallas. Disons que nous essayons de ne pas tomber dans la nostalgie ou dans la drogue. Néanmoins, notre recherchiste a dégoté quelques informations dans une obscure publication montréalaise, à propos des regrets de Michou :

« C’est sûr qu’on dérangeait, Théo, Dagenais et moi. On avait notre clique. Mais les Russes avaient leur clique, les Tchèques aussi. Il y avait Souray et Rivet…Le Canadien, c’est ça. C’est des cliques. »

Ce qu’il faut retenir de tout ça, c’est que d’abord, le nombre minimum pour composer une clique est de deux personnes, et qu’ensuite, toutes les cliques de Canadien ont été échangées. De toute façon, pour être plus juste et en accord avec notre société individualiste, il faudrait dire « Canadien, c’est des Messies ». Parce que oui, il peut y avoir deux Messies, pourvu qu’ils portent un masque avec des dessins laids dessus. Canadien est en train de perdre son sens de la communauté.