Joueurnaliste ou le syndrome de la pintade vantarde

Piquette est un vrai journaliste sportif qui connaît son hockey, personne n’en doutera. Toutefois, ne lui demandez pas de parler « tricot », car vous essuierez un violent refus et avec raison, car en tricot, Piquette n’est pas bon.

Or, avez-vous remarqué qu’en matière de choses dont ils ne sont pas bons et au sujet desquelles, pourtant, ils s’expriment quotidiennement, la liste de gens est foutuement longue ? Particulièrement dans le monde sportif sports.

Prenez Dave Morissette, par exemple, l’homme qui sport de son lit tous les matins là où ça se passe. Je ne sais pas vous, mais si j’étais Michael Ryder ou encore mieux-mieux, Mark Streit, je serais moyennement offensé d’entendre mon jeu analysé sur les ondes hertziennes par quelqu’un qui avait besoin, lorsqu’il se battait pour Canadien, d’une chaise pour se rendre à l’adversaire de qui il devait déboîter la mâchoire (mettons).

Et puis, comme si ces gens avaient peur que l’on finisse un jour par trouver l’argument suprême rendant illégitime leur présence devant un micro, v’là ti-pas qu’ils ont inventé un terme pour se donner du crédit : joueurnaliste. Ah bon.

D’une part, ici au Sportnographe, nous aurions préféré goonaliste ou encore plombianaliste. Mais on nous écoute trop peu dans ce monde sportif sports.

D’autre part, nous concédons que si PJ Stock, Marc Bureau, Benoît Brunet et Enrico Ciccone ont réussi rarement, dans leur carrière, à enfiler le garbage goal, ils ont beaucoup plus de facilité avec le garbage word. Et cela nous nourrit. Chapeau.

Enfin, dans la salle de rédaction de LA référence hier, le Baron a soulevé le fait que l’on (pas nous) inclut régulièrement Stéphane Fiset et Dominic Roussel dans la catégorie des joueurnalistes, eux qui n’ont pourtant jamais été goons, ni plombiers, mais bien cerbères. Pas bons, mais des cerbères quand même. Alors, comment devrait-on désigner ces individus (lire gardiens poches) lorsqu’ils se commettent en commentant une fois leur carrière terminée ? Certes, ils sont des « joueurs », mais vous conviendrez qu’il est rare, dans le monde sportif sports, que l’on désigne les cerbères par ce terme.

J’ai ma petite idée là-dessus, mais une bière de Serge devrait aider. On se reparle plus tard.

Qu’en pensez-vous ?