Finalement, la coupe serait à peu de choses près possible

Comme vous l’avez constaté, dernièrement ou depuis le 23 décembre au matin, Canadien ne remporte plus la victoire comme avant, il s’éloigne du huitième rang à une vitesse remarquablement constante et il offre généreusement ses points à ses rivaux tout en faisant parfois cadeau d’ailes de poulet à ses partisans afin de mieux faire avaler la défaite. Or, rassurez-vous, il n’y a aucune raison de vous inquiéter, de vous énerver ou de vous détatouer le cœur. Car, même si Canadien fuit ses opposants par le bas, Kovalev l’a affirmé à la télévision, il suffit de gagner sept petites joutes, et, magiquement, les séries sont dans la poche arrière de Canadien. Sept victoires, c’est possible, et qui participe aux séries minatoires peut conquérir la Stanley, l’embrasser, boire dans celle-ci et défiler avec elle dans les rues de son choix. Imaginez sans cependant trop rêver…

Dans le fond du classement, les choses vont extrêmement bien pour Canadien. La référence en sport l’a toujours clamé et répété, Canadien est vraiment bon dans son ensemble plutôt moyen. S’il nous restait assez de chapeaux, nous en distribuerions à toute l’équipe. Et dire que vous vous inquiétiez. Le Tricolore ne finira pas premier, mais il va au moins terminer avant les moins présentables qu’eux, et, le plus important, c’est qu’il sera des séries. À chacun sa stratégie.

De plus, cette semaine, Canadien a un avantage non négligeable sur ses concurrents. Car, pendant qu’il se repose et se refait le moral perdu, Canadien pourra observer ses émules s’épuiser un peu plus pour le dernier droit. C’est une situation plus qu’idéale, elle est parfaite. Un peu de repos et de réconfort pour guérir les gros bobos, une petite sortie au cinéma ou au musée pour cimenter et fortifier les troupes et l’affaire est chimiquement liée pour faire du bon ketchup.

Pendant ce temps, les méchants adversaires risquent gros. D’une part, avec tous leurs échanges, ils ont sans aucun doute modifié la formule et abîmé leur chimie et ils n’auront point le temps de faire de belles activités comme Canadien afin de se définir comme meute. D’autre part, plus une équipe joue, plus elle se fatigue et, par le fait même, plus elle a de chance de se blesser. La nouvelle Ligne nationale, c’est épuisant après tout. Puisqu’il n’a plus le droit de se faire remorquer par son adversaire, le nouveau joueur de hockey professionnel doit lever ses patins et il doit patiner encore et encore. Il n’y a pas beaucoup de gens qui seraient prêts à faire tous ces sacrifices pour quelques maigres millions. Quand vous y pensez comme il faut, la vie du nouveau joueur de hockey de la nouvelle Ligne nationale devrait manifestement être récompensée à sa juste valeur, c’est-à-dire un peu plus. Heureusement, avec un peu de chance, le calendrier lui donne campos pour quelques dodos. Canadien va vraiment bien.

Sept victoires, quatorze points et une participation en séries. Oui, c’est un gros défi pour Canadien surtout dans la nouvelle réalité de la nouvelle Ligne nationale, mais c’est aussi un beau défi. Ici, au Sportnographe, on s’interroge un peu sur le calcul scientifique qu’a fait Alex Kovalev, mais, en même temps, la déclaration a passé à la télévision donc c’est vraiment vrai. Ce n’est pas comme des ouï-dire russes qui arrivent à l’improviste par le combiné téléphonique et qui sont ensuite repris par tous les médias. À la télévision, il y a la vraie image, le vrai son, les vraies affaires et la vraie vérité. Kovalev a probablement sa voyante personnelle, sa boule de cristal autographiée ou sa propre voiture à voyager dans le temps, qui sait. Malheureusement pour vous, Alex Kovalev n’a pas mentionné si Canadien passait ou non la première ronde cette année, mais il aurait déclaré que, le problème, ce n’est pas lui. Donc, puisque nous pouvons d’ores et déjà conclure que Canadien participera à la course à la Stanley, il ne reste plus qu’à attendre. Parfois, les choses sont si simples… Songez-y.