J’étais là dimanche dernier. De mon siège debout dans la section populaire, armé de jumelle dissimulée sous deux papiers à hot-dog, j’ai constaté que Bob Gainey parlait au téléphone. Je sais qu’il appelait son homologue du Buffalo, le prochain adversaire. Il lui proposait Théo. Un échange à trois équipes genre : Montréal donne cinq choix au repêchage à Colorado contre la promesse de donner le 60 aux Sabres.

Rien à Canadien ? Vous avez compris : une stratégie digne du grand maître qui a refilé Brisebois et Théodore à Colorado afin de venger la transaction de Réjean Houle. La transaction a achoppé, Buffalo n’en a pas voulu. Mais Bob ne s’arrêtera pas au premier refus. Il tentera le grand coup avant les séries contre l’adversaire de première ronde. Du grand Robert. Canadien en 5.

Je sais aussi que Théo file cheap. Son coup de soleil dans le cou lui rappellera longtemps son douloureux retour à Montréal. Est-il allé chercher du réconfort dans un Hilton de Paris après le match ? Je l’ignore, donc ce n’est qu’une coquine rumeur.

Peu importe la saison 2006-07, Théo sera encore dans les buts pour longtemps. C’est la seule chose qu’il donne l’impression de savoir faire. Au hockey, c’est normal pour un gardien de laisser passer des choses, mais imaginez-le en gardien de sécurité ? À la billetterie du Centre Bell ? Les enfants seraient en danger avec Théo le brigadier et Théo le contrôleur n’aurait d’égale qu’Homer Simpson. Il sera gardien substitut des Boys avant d’accrocher définitivement les jambières. C’est un vrai Théo.

Je ne lui vois qu’une seule autre carrière après carrière : débatteur à 110%. Malheureusement, c’est à ce moment qu’il atteindra le fond du baril : personne ne sort grandi d’une discussion avec Pierre Rinfret.